Patrimoine mondial de l’UNESCO et monument national, les ruines de Great Zimbabwe sont uniques en Afrique. Ce site, d’une superficie de 722 ha, est remarquable à plus d’un titre. Son originalité : une immense muraille de pierres sèches assemblées sans mortier ni ciment qui semble protéger une tour conique à la signification mystérieuse. Découverte d’un lieu étonnant qui dérouta longtemps les archéologues par la qualité et la finesse de sa construction.
Situé dans le sud du Zimbabwe, près de la ville de Masvingo, Great Zimbabwe est une cité bâtie entre le XIe et le XVe siècles. Capitale de l’empire Monomotapa, elle régnait sur un vaste territoire qui comprenait l’actuel Zimbabwe et une grande partie du Mozambique. Le nom même du Zimbabwe est découlerait. En shona, cette grande maison de pierres se dit en effet « ziimba remabwe ». Visitées dès le XVe siècle par des commerçants portugais, ces ruines impressionnent toujours car, à son apogée, environ 18 000 personnes vivaient ici et la ville couvrait une superficie de 7km². Aujourd’hui, le site archéologique se divise en trois ensembles distincts : les ruines de la colline (Hill Complex), les ruines de la vallée (Valley Complex) et le Grand enclos (Great Enclosure).
Le Grand enclos
C’est la partie la plus connue du site et donc la plus visitée. Situé en contrebas de la colline, il est de construction tardive (XIVe) et est délimité par un immense mur en blocs de granit taillés et appareillés en assises régulières. Il renferme des vestiges d’habitations et une magnifique tour conique. Dans l’espace réservée aux habitations, des murs plus petits délimitaient les enceintes familiales (cuisine, deux huttes d’habitation, cour).
Les ruines de la colline
Profitant des blocs de granit formant la colline, les habitants construisirent un ensemble de maisons et de protections naturelles. Le site est particulièrement riche, ayant été habité pendant plus de quatre siècles sans interruption. L’ensemble de murs fortifiés et de passages couverts facilement défendables suggèrent l’idée d’un village royal. Les statues votives trouvées lors des fouilles semblent confirmer cette théorie.
Les ruines de la vallée
Plus récent, cet ensemble d’habitations en pisée daterait du début du XIXe siècle. Il aurait été l’œuvre d’un peuple de d’éleveurs et d’agriculteurs assez évolué comme en témoigne la qualité des objets retrouvés sur place.
Une origine mystérieuse
La première exploration digne de ce nom a été réalisée par l’explorateur et archéologue anglais Adam Renders en 1868. Bien d‘autres suivront : Karl Mauch (1871), James Theodore Bent (1892). Selon ce dernier, la cité aurait été construite par…. les Phéniciens ! Les ruines deviennent à la mode avec la sortie du livre de l’écrivain Henry Rider Haggard, « Les mines du Roi Salomon ». Une autre théorie impute la création de la cité à des commerçants indiens. Ce n’est qu’au XIXe, et suite à de véritables fouilles scientifiques, que toutes ces théories s’effondrent. Commencées en 1905 par le britannique David Randall-Mac Iver et poursuivies par Gertrude Caton-Thompson en 1929, à la tête d’une mission entièrement féminine, les fouilles confirment finalement l’origine africaine de la cité. Les fondateurs du Grand Zimbabwe sont donc les Shonas, un peuple originaire de la région de Limpopo, située en Zambie, et qui s’installa ici à la fin du Xe siècle attiré par la richesse des terres et du sous-sol (or, argent…). Important lieu de commerce (on y a retrouvé des perles de verre portugaises et des monnaies arabes), la ville est abandonnée vers 1450 à cause du déboisement intensif qui provoqua la ruine des terres arables des alentours.