Hommage à Richard Leakey

Un des  pionniers de la paléontologie africaine est mort à l’âge de 77 ans. Né au Kenya le 19 décembre de parents eux même passionnés de fossiles et découvreurs de squelettes d’hominidés, Louis et Mary Leakey, Richard devient d’abord guide de safari avant de reprendre les travaux familiaux. Lors de séjours près du lac Turkana, dans le nord du Kenya, il remarque des affleurements rocheux prometteurs, obtient une bourse de la National Geographic Society et se lance dans des fouilles. C’est là que, dans les années 70, il découvre les premiers crânes d’Homo habilis (1,9 million d’années) et Homo erectus (1,6 million d’années). Sa renommée internationale est faite en 1984 lorsqu’il met à jour un squelette quasi complet d’Homo erectus, bientôt baptisé le « Garçon du Turkana ». C’est pourtant envers les animaux qu’il va consacrer la fin de sa vie.

Outré par le massacre des éléphants, il en devient le plus ardent défenseur et devient, en 1989, le directeur de l’agence nationale de protection de la faune sauvage, qui deviendra le Service kényan de la faune (KWS). Il est le premier à marquer les esprits en brûlant, devant les caméras du monde entier, 12 tonnes d’ivoire et en autorisant les gardes à tuer les braconniers. Il ne reste pas longtemps à ce poste car la corruption générale du gouvernement de l’époque l’empêche de mener à bien cette mission. Il se lance alors dans la politique pour justement lutter contre la corruption. Là aussi, peine perdue. Il se retire alors dans sa ferme kenyanne à cultiver ses vignes. En 2015, il est rappelé à la tête du KWS qu’il quitte en 2017 pour des raisons de santé.