Troisième plus grand lac africain par sa taille (29 500 km²) et cinquième plus grand lac au monde par son volume (7 775 km3), le lac Malawi, aussi appelée lac Nyassa, se partage entre le Malawi, le Mozambique et la Tanzanie. Il est le plus méridional des lacs de la vallée du Rift et occupe un tiers de la superficie du Malawi. D’une longueur de 580 km du nord au sud et d’une largeur variant entre 30 et 75 km, le lac Malawi a une profondeur moyenne de 260m avec un record à 750m. Son eau est particulièrement limpide avec une visibilité moyenne de 20m et reste à une température de 20° toute l’année. Il est en partie protégé par le parc national du lac Malawi, créé en novembre 1980, et qui englobe dans ses 97 km² une partie aquatique, dont les iles de l’archipel de Marelli, et une partie terrestre afin de sauvegarder une faune particulièrement riche et diversifiée. Le lac Malawi a été classé au patrimoine mondial par l’UNESCO en 1984.
Outre ses 850 espèces d’oiseaux qui nichent ou migrent sur ses rives, le lac abrite une faune aquatique très particulière : les cichlidés. Cette famille de poissons colorés compte pas moins de 1000 espèces, dont 350 endémiques, et a pour originalité de protéger sa progéniture en les promenant dans la bouche. L’UNESCO considère cette diversité comme un témoignage de l’évolution des espèces aussi important que les fameux pinsons des Galapagos : « Ces petits poissons de roche aux couleurs vives, appelés localement mbuna, présentent un exemple important de l’évolution biologique. En raison de son isolement par rapport à d’autres étendues d’eau, les poissons du lac Malawi ont développé une radiation adaptive et une spéciation remarquables et sont un exemple exceptionnel de processus écologique ».
Poumon économique en danger
De nombreuses autres espèces de poissons peuplent le lac Malawi. Les tilapias et poissons-chats font vivre des milliers de pêcheurs depuis des millénaires. Si les hommes s’occupent de la pêche proprement dite (hameçon, filet, lamparo la nuit….), les femmes prennent soin de la préparation et de la commercialisation des poissons. Dans les villages, d’immenses claies installées sur les plages servent à faire sécher les poissons qui seront ensuite vendus dans les marchés alentours et jusqu’à Lilongwe. Dans le sud du lac, la pêche quasi industrielle commence à mettre en péril les ressources alors que dans le nord, les villages se sont mobilisés contre l’arrivée des chalutiers et ont su sauvegarder une pêche plus artisanale. Dans la partie mozambicaine du lac, l’archipel de Likoma, composée de trois îles, est desservi par un cargo mixte qui sillonne le lac au départ du port de Cape Maclear.
Attention à la bilharioze
L’autre problème du lac est la présence de la bilharziose, maladie propre aux eaux douces et stagnantes, transmise par un parasite colporté par les mollusques. Si les plages des lodges sont traitéees et surveillées, il est conseillé de faire attention sur celles des villages et de certains lieux balnéaires comme Cape Maclear. Les larves du parasite se fixent sur la peau pendant la baignade et la traversent rapidement pour atteindre les vaisseaux sanguins. Les premiers signes d’infection peuvent être une forte fièvre avec des symptômes pseudo-grippaux, une toux persistante et/ou une inflammation de la vessie et/ou de la paroi intestinale. Le plus souvent elle se traduit par de simples démangeaisons. En cas de doute, le plus simple est de ne pas se baigner et si vous le faites, essuyez vous énergiquement avec votre serviette, surtout entre les doigts de pieds.