Avec 45 000 ha, le parc du Fish Rover Canyon protège un paysage essentiellement minéral tailladé par des rivières, cascades et torrents. Jadis région agricole, la région et son fragile écosystème, désormais protégés, commencent seulement à se reconstituer. Le canyon a commencé à se former il a plus de 500 millions d’années, lorsqu’un glissement des plaques tectoniques a provoqué une faille naturelle. L’érosion a fait depuis fait son œuvre grâce à la Fish River, la plus longue rivière namibienne, qui a taillé son chemin dans le granit. 500 m de profondeur, 160 km de long, 27 km de large…les chiffres sont éloquents qui placent le Fish River Canyon au premier rang des canyons africains et au second au niveau mondial, tout juste devancé par le Grand Canyon.
Situé à l’extrême sud de la Namibie, non loin de la frontière avec l’Afrique du Sud, il est un peu éloigné des principaux sites touristiques de la Namibie. Toutefois, avec les autres sites voisins du désert du Kalahari, de la forêt de Kokerbom, la ville côtière de Lüderitz, la ville fantôme de Kolmanskop, la station thermale de Ai-Ais et les chevaux sauvages de Aus, le Fish River Canyon s’inscrit parfaitement dans un circuit de six jours consacré à la découverte du grand sud namibien. Formé il y a plus de 500 millions d’années, le canyon se découvre au grès d’une piste qui mène à plusieurs points de vue aménagés qui surplombent l’immense faille tracée par la rivière Fish.
Les amateurs de trekking peuvent descendre au fond du canyon et emprunter plusieurs sentiers qui, sur un ou plusieurs jours, leurs permettront de découvrir la géologie toute particulière du lieu, sa faune et sa flore. Le plus connu est le Fish River Hiking Trail, long de 85 km, qui mène aux sources thermales de Ai-Ais. La station thermale de Ai-Ais offre d’ailleurs un cadre parfait pour se délasser dans les eaux chaudes issues des sources telluriques qui jaillissent à 90° au fond de la vallée où coule la rivière Fish. L’hôtel propose plusieurs formes d’hébergements (chambres, suites, bungalows…) et des formules de soin et de détente à la journée (spa, massage).
C’est dans cet univers impressionnant, aride et minéral, que parviennent à vivre plus de 1 600 espèces de plantes, dont plus de 100 plantes grasses endémiques dont le kokerboom dont les plus vieux spécimens peuvent atteindre 10 m de haut et vivre plus de 300 ans. Le kokerboom fleurit en hiver (mai à juillet). Ici, les plantes ont développé des stratégies différentes afin de se protéger du climat et des prédateurs (poils légers et collants qui piègent les grains de sable pour former une coquille protectrice et réduire ainsi les effets de l’assèchement par le vent, sève et épines toxiques pour dissuader les herbivores).
Parmi les animaux, citons le rare zèbre de montagne Hartmann, l’oryx, le koudou, le bouquetin, le babouin chacma, le léopard et l’aigle noir. Des pétroglyphes (gravures de roche), des outils en pierre, des abris de chasse et des cimetières racontent l’histoire de l’occupation humaine depuis plus de 5 000 ans. Des chasseurs-cueilleurs San ont parcouru ce territoire depuis des siècles pour chasser les animaux des grandes plaines qui se trouvaient jadis ici en grand nombre, comprenant l’éléphant, le rhinocéros et la girafe.