L’épidémie de la covid-19 a mis à mal l’économie de nombreux pays et menace les compagnies aériennes. Pour relancer le tourisme et éviter une crise économique majeure, l’idée d’un pass sanitaire a fait son chemin. Aujourd’hui plusieurs solutions sont en cours de test chez certaines compagnies aériennes et dans des aéroports. L’idée : garantir aux pays l’arrivée sur leur sol de voyageurs ne présentant aucun risque de dissémination du virus de la covid-19. Explications.
Le Travel Pass, initié par l’Association Internationale du Transport aérien (IATA), se veut un instrument complet, une sorte de passeport et de carnet de santé numérique regroupant l’ensemble des formalités de voyage et des informations sanitaires des voyageurs. Son ambition est d’offrir une garantie sur la santé des passagers aux compagnies aériennes et aux gouvernements. Singapore Airlines est la première compagnie à le tester. Une fois l’application chargée, les passagers doivent renseigner les détails de leur vol et le résultat de leur test ou vaccin. En fonction de ces critères, un message de confirmation leur est alors adressé pour confirmer ou non leur possibilité d’embarquement. D’autres compagnies (Malaysia Airlines, Qatar Airways, Etihad, Air New Zealand, British Airways…) ont également déclaré vouloir utiliser le Travel Pass. Grâce à cette application, les compagnies pourront mieux gérer les réservations (identité du passager, véracité des informations sanitaires…) et réduire considérablement les temps de contrôle dans les aéroports. Des pays, comme le Panama, l’ont aussi reconnu qui ouvrent désormais leur territoire aux voyageurs utilisant le Travel Pass. Pour les voyageurs, ce Travel Pass sera leur sésame pour déverrouiller les frontières et éviter les mesures de quarantaine.
Chez Air France, autre choix : celui du AOK Pass (Anticorps OK Pass), qui est testé sur les liaisons vers les Antilles. Cette application mobile disponible sur smartphone consiste à numériser uniquement les résultats des tests réalisés avant d’embarquer et donc faciliter et accélérer les vérifications des passagers à l’embarquement. Elle ne prend pas en compte les données du voyage proprement dit (réservation etc…) comme le fait le Travel Pass. De la même manière que l’entrée dans certains pays était conditionnée à la présentation d’un carnet de vaccinations internationales, AOK Pass vient certifier, authentifier et sécuriser les résultats d’un test de dépistage de la Covid-19, et bientôt de la vaccination, auprès des acteurs du transport aérien et des autorités locales. Concrètement, l’usager va consigner dans un QR Code le résultat de son test réalisé dans un laboratoire partenaire avec l’application mobile AOK Pass. L’application va alors vérifier que le test présenté est valide et conforme à la réglementation du pays de destination via un réseau sécurisé. Si l’expérience est concluante, le « AOK Pass » sera étendu aux autres compagnies aériennes de l’alliance Skyteam. Pas moins de 18 pays et 170 aéroports du monde entier se disent également prêts à reconnaître ce système et donc à ouvrir leurs frontières à ses utilisateurs sans période de quarantaine.
Afin de faciliter les déplacements des ressortissants européens à l’étranger, qu’il s’agisse de voyages professionnels ou touristiques, ce document sanitaire a pour but de prouver que son détenteur ne présente pas de risques de transmission du Covid-19 par vaccination, test négatif récent ou immunisation par guérison de la Covid-19. Ce passeport vert se présentera sous la forme d’une application (même si une version papier est également prévue) gratuite et dotée d’un QR code valable dans les 27 pays de l’UE. Il devrait être opérationnel avant l’été. Depuis que la Grèce et Chypre ont été les premiers à militer pour la mise en place de ce passeport sanitaire pour sauver leurs économies dépendantes du tourisme, d’autres pays ont rejoint le mouvement. Le Danemark, la Suède, l’Italie, l’Espagne, Malte, le Portugal, ou encore la Pologne et la Hongrie sont également favorables à cette initiative.
Cela dépendra de la compagnie et du pays de destination. Dommage que le monde une fois de plus ne soit pas capable d’uniformiser et donc de simplifier les formalités imposées aux voyageurs. Un seul pass eut été préférable. Reste la question de l’égalité des personnes face à la liberté de circuler. Les ressortissants des pays où la vaccination va bon train seront sans nul doute privilégiés même si le Conseil de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), a estimé que « la vaccination ne devrait pas être une condition préalable pour avoir accès au transport international ». C’est pour cela que tous ces pass prévoient une case simple test PCR négatif. Mais, à ce jour, une seule chose est sûre. A moins que le virus ne disparaisse de lui-même, la vaccination reste la seule solution pour pouvoir voyager en toute liberté dans les prochains mois. Un simple test PCR ne vous dispense pas en effet des mesures de quarantaine en vigueur dans de nombreux pays.