Moremi est une réserve naturelle, et non un parc national, de 4 968,30 km2 qui englobe environ 30% du delta de l’Okavango dont la grande île de Chief Island, la région de Mopane Tonque et une partie des rives de la rivière Khwai réputées pour ses habitats de forêts-galeries et ses méandres. Située à l’ouest du delta, elle doit son nom au chef du peuple des Batawana de Ngamiland, dont la veuve, inquiète de l’épuisement rapide des ressources naturelles, prit l’étonnante initiative de proclamer son territoire réserve naturelle en 1963.
La réserve de Moremi devient ainsi le premier espace protégé d’Afrique à l’initiative de ses habitants eux-mêmes. Afin de préserver leurs ressources alimentaires, les populations locales continuent de vivre dans la réserve tout en respectant des règles de conduite et de prélèvement strictes et respectueuses de la nature. Malheureusement pour eux, à la fin des années 1960, le gouvernement en décide autrement et fait évacuer la réserve par la force. Les habitants s’installant alors sur les berges du fleuve Khwai et fondent la ville éponyme. Depuis, la réserve de Moremi reste la seule zone réellement protégée du delta de l’Okavango. Elle abrite une faune nombreuse et variée dont nombre d’espèces rares et endémiques (antilope lechwe et sitatunga, hippotrague noir, bucorve du Sud, grue caronculée, aigrette vineuse). Elle est devenue en quelques années une des principales destinations pour les safaris au Botswana grâce à la variété de ses biotopes et l’importance de sa faune. En revanche, les règles de safari sont strictes. Outre le droit d’entrée à payer, les visiteurs ne peuvent pas sortir des chemins tracés et doivent respecter les lieux repos et les horaires de fermeture et d’ouverture ce qui exclut les safaris à pieds et les safaris de nuit. En revanche, les lodges situés sur des concessions privées en bordure de la réserve permettent de vivre des expériences inédites et d’approcher les animaux au plus près.