Situé au nord de la Namibie, à 400 km de Windhoek, le parc national d’Etosha a été créé en 1967 pour protéger un écosystème unique, celui d’un lac salé de 5 000 km², asséché presque toute l’année. Dans ces paysages arides d’une blancheur immaculée vivent pourtant plus de 110 espèces de mammifères et plus de 340 espèces d’oiseaux. Jadis réserve de chasse, le parc d’Etosha, désormais inscrit au patrimoine naturel mondial de l’Unesco, est la destination parfaite pour réaliser vos envies de safaris en Namibie.
La superficie du parc national d’Etosha couvre 23 000 km². Si le lac salé ou « pan » en constitue un quart, le reste du parc alterne paysages de savane sèche, de savane arborée et de points d’eau où se concentrent les animaux. L’endroit fut découvert en 1851 par les explorateurs Francis Galton et Charles Andersson. D’une longueur de 130 km et large de 50 km, cette immense dépression aurait été formée, il y des milliers d’années, par le fleuve Kunene dont les eaux, gorgées des pluies tombant en Angola, se seraient frayées un chemin jusqu’ici pour y former un immense lac. Le lit de la rivière fut ensuite modifié par un tremblement de terre et le lac s’assécha, se transformant peu à peu en une vaste croûte de sel, le plus grand marais salant d’Afrique, visible même du ciel. Stanley Kubrick y tourna d’ailleurs quelques scènes du film « 2001, l’Odyssée de l’espace ».
Dans le langage de la tribu Ovambo, Etosha signifie « grand endroit blanc » et on ne saurait mieux décrire l’endroit. Pendant la saison des pluies (de novembre à avril), une partie du lac se couvre de quelques centimètres d’eau qui font la joie des flamants roses qui arrivent alors par centaines de milliers dans le lieu dit « Pan de Fisher ». Cela suffit également à alimenter les nappes phréatiques qui fourniront de l’eau tout le reste de l’année. Cette eau ressort naturellement sous forme de sources et de petits geysers et de manière artificielle grâce à des pompes installées par les rangers du parc. En saison sèche, de mai à octobre, les animaux s’y pressent. Le spectacle est superbe avec une foule d’espèces différentes qui se croisent au fil de la journée. Les zèbres voisinent avec les koudous, les girafes et les antilopes. Tout ce petit monde est parfois chassé par un troupeau d’éléphants et souvent attendu de crocs fermes par les prédateurs (lions, guépards, léopards) qui guettent le moment opportun pour se lancer à l’assaut de leur proie. Il faut faire vite ; les températures extrêmes ne permettent pas de trop longues courses. Le soir, c’est plutôt le tour des rhinocéros noirs, dont l’humeur irascible invite les autres animaux à déserter les lieux.
Le tour des points d’eau
Faire un safari en Namibie dans le parc d’Etosha, c’est aller de point d’eau en point d’eau. Chacun a sa spécialité. Celui d’Okaukuejo, éclairé la nuit, est fréquenté par les rhinocéros toute l’année et par les éléphants, de juin à décembre. A Okondeka, source naturelle située à l’ouest du pan, ce sera plutôt les lions qui aiment sa configuration propice aux embuscades. Les amoureux des léopards tenteront leur chance aux points d’eau de Halali et de Goas, lieu préféré des antilopes, des zèbres et des koudous. Les guépards préfèrent quant à eux les sources de Sueda et Salvadora dont les grandes zones dégagées sont parfaites pour pousser une petite pointe de vitesse à la poursuite d’une antilope. Rietfontein, tout près de là, est aussi un bon endroit pour observer les lions. Il est préférable de faire le tour des sources le matin tôt ou en fin d’après-midi lorsque la chaleur baisse et que les animaux viennent s’abreuver. Pour autant, il est possible de surprendre une scène de chasse en pleine journée. Il faut être patient et avoir un peu de chance ! La meilleure saison pour faire un safari en Namibie dans le parc d’Etosha est pendant la saison sèche, de mai à novembre, lorsque tous les animaux se retrouvent près des points d’eau. En revanche, la saison des pluies est plus propice à l’observation des quelques 340 espèces d’oiseaux avec la présence de nombreux migrateurs venus de l’hémisphère Nord.
Plumes, poils et feuilles
Les ornithologues seront ravis de découvrir les oiseaux d’Etosha. Au menu, pas moins de 56 espèces de rapaces (aigle bateleur, aigle ravisseur, aigle martial, vautour oricou, vautour à dos blanc, autour des palombes, hiboux…), l’autruche, l’outarde kori, le flamant rose, le flamant nain, la cigogne blanche ainsi quelques espèces locales tels que la mésange de Carp, le calao de Monteiro et le perroquet de Rüppell. Question mammifère, il est difficilement imaginable de comprendre comment autant d’animaux peuvent vivre ici, dans des conditions somme toute assez peu hospitalières ! Le parc compte environ 2 500 éléphants, 600 rhinocéros noirs et 1 500 impalas à tête noire. Parmi les autres espèces remarquables, et outre les lions, guépards, léopards, zèbres, girafes, hyènes tachetées, oryx, grands koudous et autres gnous, Etosha abrite des chacals, des protèles (ou loups fouisseurs), des otocyons, des lièvres et des porcs-épics. En dehors du pan, la végétation se compose d’arbres mopane, d’acacias et de moringas, mets de choix pour les éléphants. En tout, 134 espèces végétales ont été dénombrées dans le parc dont de nombreuses fleurs qui apparaissent de façon éphémère à la saison des pluies.