L’aire de conservation du Ngorongoro (NCA), réserve de la Biosphère de l’UNESCO, est un lieu unique où la faune sauvage et l’homme sont en perpétuelle interaction. Créée en 1959, d’une superficie de 8 288 km², cette zone comprise entre le lac Manyara, au sud, et le Serengeti, au nord, protège le massif volcanique du Ngorongoro, les immenses plaines de Ndutu et le site archéologique des gorges d’Olduvaï.
Découvert en 1862 par l’explorateur Oscar Baumman, le cratère du Ngorongoro, site incontournable de tout safari en Tanzanie, n’est qu’une petite partie de l’Aire de Conservation. Mais, c’est sans conteste sa partie la plus connue. Cette vaste caldeira circulaire, de plus de vingt kilomètres de diamètre et d’une profondeur de 600m, s’est formée à la suite de l’effondrement du volcan sur lui-même, il y a plus de deux millions d’années. Hormis quelques forêts d’acacias, le fond du cratère se caractérise par une vaste plaine herbeuse où paissent quantité d’animaux, du lac Makat ou Magadi, paradis des flamants roses, et deux marais, le Mwandusi et le Gorigor, royaume des hippopotames. Faire un safari dans le Ngorongoro vous permettra, avec un peu de chance, d’observer les fameux « big five » car le cratère un des rares endroits de Tanzanie où vivent encore des rhinocéros. Quelques éléphants et surtout de nombreux lions, dont les mâles arborent une superbe crinière noire, habitent aussi ces grandes plaines qui accueillent de larges populations de gnous, de zèbres et de gazelles, proies favorites des grands carnivores. 25 000 animaux y séjournent en moyenne et toutes les espèces y sont présentes à l’exception des girafes et des impalas. Quatre cents espèces d’oiseaux y ont aussi été recensées (autruche, pélican, aigle de Verreaux, vautour percnoptère, souimanga, spatule africaine, avocette…) dont beaucoup nichent dans les arbres de la forêt tropicale qui pousse sur les pentes du volcan. A partir de décembre, les gnous et les zèbres quittent le cratère pour converger vers la région de Ndutu, première étape de leur longue migration vers le Kenya.
La chaîne montagneuse du Ngorongoro, haut plateau volcanique formé il y trois millions d’années, comprend de nombreux autres cratères tels que l’Empakaaï, le Loolmalasin (point culminant de la chaîne avec 3 648 m d’altitude), le Lengaï et l’Olmoti. Autant de lieux qui permettent de superbes randonnées, accompagnées d’un ranger, dans des paysages parés d’une flore très diversifiée. La particularité de l’Aire de Conservation du Ngorongoro est d’être habitée par les Masaïs. Ces éleveurs nomades, au nombre de 40 000, continuent de faire pâturer leurs troupeaux (environ 250 000 bêtes) sur ces terres où l’herbe pousse en abondance toute l’année. La protection de la zone commence en 1928 avec l’interdiction de la chasse. En 1951, le parc du Serengeti est créé qui comprend l’actuelle aire de conservation du Ngorongoro. Cette dernière est détachée du Serengeti en 1959 afin de permettre le pastoralisme masaï interdit dans les parcs nationaux. Mais, en 1974, le pastoralisme est interdit dans les cratères du Ngorongoro, de l’Empakaai et dans les zones forestières. Cette décision provoque de nombreuses tensions car les Masai avaient l’habitude d’y aller avec leurs troupeaux depuis plus d’un siècle. C’est d’ailleurs grâce à eux que le cratère doit son nom. Le mot Ngorongoro désigne le bruit que faisaient les cloches des vaches en descendant dans le cratère.